2014, année de l’Internet of Things. Si, sur la courbe du Hype Cyclede Gartner, la technologie est au sommet, les analystes de l’institut qui, l’année passée encore, pensaient que l’IoT mettrait plus de dix ans à atteindre le «plateau of productivity», lui donnent aujourd’hui cinq ans!

Le rêve est devenu réalité. Gartner, toujours, prévoit 25 milliards d’objets à l’horizon 2020. Non: 50 milliards, répond l’IDATE. Plus de 200 milliards, renchérit IDC… Aujourd’hui, déjà, il y a plus d’objets connectés que d’individus sur Terre. «En fait, on ne sait pas; les compteurs s’affolent, reconnaissait Marc Payal, Managing Director, Fujitsu, lors de l’introduction de l’événement de l’APSI sur l’essor de l’IoT, le 19 novembre 2014. Cette croissance est à l’image de la technologie, dont la définition varie selon les sensibilités et les intérêts, mais aussi et surtout selon l’imagination de chacun. Car tout reste à faire!»

Le marché est donc en devenir. Il devra mûrir pour assurer sa croissance sereinement. Ce qui passera par l’établissement de standards, d’une capacité à se déployer à l’échelle mondiale et la mise en place d’un écosystème pour assurer le développement applicatif. Il faudra encore stimuler l’intérêt des clients et consommateurs pour les futurs services.

Les clés de succès? Tout d’abord, un respect de la confidentialité à travers la circulation des données, qui devra à cet effet être maîtrisée par l’ensemble des acteurs impliqués dans la chaîne de valeur du service. Ces services doivent proposer une totale sécurité à leurs usagers concernant leurs données personnelles ou confidentielles -notamment pour le paiement, l’exemple récent de récupération d’une partie des données bancaires d’une carte sans contact est un obstacle à la confiance de l’usager d’un service sans contact.

L’interopérabilité est également une condition nécessaire pour le développement de cette technologie. Le consommateur doit être en mesure d’accéder aux fonctionnalités sans contact sur plusieurs équipements et plusieurs systèmes d’exploitation. Ce qui suppose une démarche as-a-service. «La valeur n’est pas dans le bracelet connecté, mais dans le service qui aura été inventé autour, insiste encore Marc Payal. Et cela se vérifiera pour tous les objets. Les entreprises vont devoir se préparer à la révolution des objets connectés en adaptant leurs business model, en anticipant l’impact d’une nouvelle stratégie sur les processus de fabrication, les niveaux de ventes ou l’image de marque de l’entreprise.»

5 raisons objectives de voir l’IoT s’envoler

1- Le protocole réseau IPv6 avec ses 340 milliards de milliards de milliards d’adresses offre un espace d’adressage virtuellement illimité, de quoi accommoder les milliards d’objets directement connectés attendus à moyenne échéance et d’anticiper le doublement prévu tous les cinq ans.

2- La miniaturisation des capteurs et la baisse du coût de leur fabrication joueront un rôle déterminant dans la concrétisation de l’IoT. En attestent l’exemple précédent des lentilles connectées ou les technologies émergentes de réalité augmentée incarnées par les Google Glass.

3- Les technologies big data et les solutions de stockage dans le cloud élaborées par les géants du web ces dix dernières années sont désormais à même de traiter et de stocker le déluge de données déversées par les myriades de capteurs de l’IoT.

4- Les progrès dans les réseaux de communications à haut débit comme la 4G et la disponibilité de technologies disruptives de communication à très bas débit et à longue distance permettront d’interconnecter à des prix raisonnables ces milliards de capteurs.

5- Les terminaux tactiles ont démocratisé une grammaire gestuelle universelle qui permettra de les utiliser pour piloter des objets connectés, sans intelligence embarquée, réduits essentiellement à des capteurs.

 

 

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IoT, au sommet du «Hype Cycle» de Gartner
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IoT: les entreprises vont devoir se préparer à la révolution des objets connectés en adaptant leurs business model
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