L’an passé, 100 000 emplois bancaires, soit 10% de l’effectif combiné de 11 grandes banques américaines et européennes, ont été supprimés, a récemment estimé le Financial Times. L’«ubérisation» des services financiers a commencé. Dans le viseur, la blockchain.

Pour Antony Jenkins, président directeur général de Barclays Bank jusqu’en juillet 2015, le secteur financier pourrait voir ses effectifs fondre de 50% dans les dix ans à venir. Cette diminution sera la conséquence d’une montée en puissance de l’automatisation des processus bancaires, due à la fois à la nécessité d’investir dans les nouvelles technologies et… à la réduction des effectifs eux-mêmes.

Pour nombre d’observateurs, la blockchain constitue plus une menace qu’une opportunité pour les banques. Sa nature décentralisée permet à un grand nombre d’acteurs de proposer facilement des services financiers. Plus encore, la désintermédiation qu’elle rend possible pourrait même permettre de se passer complètement des banques, par exemple pour des transferts d’argent entre particuliers. Un certain nombre de services financiers vont être désintermédiables. Bref, c’est la position de rente des banques sur leur activité principale -à savoir le crédit- qui est en jeu…

Blockchain ou bitcoin ? Les avis sont partagés. La killer-app de la blockchain serait le bitcoin qui, à terme, permettra à terme de casser toutes les barrières à l’entrée sur le marché, entend-t-on dire. D’un autre côté, il peut y avoir des blockchains sans bitcoin… La question divise les banques.

Selon un récent rapport de la banque Santander, l’utilisation de la blockchain pourrait faire économiser aux banques 15 à 20 milliards USD par an d’ici 2022 en raison de la réduction des  «coûts d’infrastructures liés aux paiement internationaux, au trading et à la mise en conformité». Autrement dit, grâce à la blockchain, les banques vont pouvoir réduire leurs frais de fonctionnement et augmenter leur profitabilité. 

On pourrait également  imaginer que les banques commencent à proposer de nouveaux services en s’appuyant sur la blockchain et la simplification de process qu’elle engendre : micro-paiements, transactions à moindre frais, micro-crédits à la consommation…

La révolution est en cours. Mais l’issue reste inconnue. Les banques sont toujours à la manoeuvre. Elles capitalisent sur la régulation du secteur. En même temps, elles tentent de reprendre les niches que les FinTech ont investies.

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La banque ubérisée par la blockchain ?
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L’«ubérisation» des services financiers a commencé. Dans le viseur, la blockchain.
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