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L’Estonie ouvrira sa première e-ambassade à Luxembourg !

L'Estonie, le pays le plus branché du monde, s'illustre à nouveau en ouvrant au Luxembourg, début 2018, la première e-ambassade

L'Estonie ouvrira sa première e-ambassade à Luxembourg !

L’Estonie ouvrira sa première e-ambassade à Luxembourg !

par | Juil 16, 2017 | Business | 0 commentaires

L’Estonie, le pays le plus branché du monde, s’illustre à nouveau en ouvrant au Luxembourg, début 2018, la première e-ambassade pour y préserver ses banques de données.

L’Estonie s’apprête à ouvrir «la première ambassade des données dans le monde», commente Juri Ratas, Premier ministre estonien, dont le pays de 1,3 million d’habitants a été surnommé E-stonia en raison de son appétit pour les nouvelles technologies. Et poursuivre : «La sécurité des données et la cyber-sécurité sont d’une importance cruciale quant à la confiance des citoyens et du fonctionnement des services. C’est ce que j’appelle l’hygiène numérique quotidienne dans nos sociétés toujours plus numérisées !»

L’ambassade de données au Luxembourg doit stocker notamment les informations concernant les impôts, le foncier, les entreprises, les documents d’identité, les retraites, la législation et le recensement. «L’ambassade virtuelle a pour but de garantir la continuité numérique du pays, la capacité d’activer les systèmes quand c’est nécessaire et de puiser des données de versions stockées à l’extérieur», enchaîne Emilie Toomela, porte-parole du ministère de l’Economie et de la Communication.

«Pour y parvenir, l’Estonie a besoin de serveurs supplémentaires qui doivent être complètement contrôlés par le pays, ce qui veut dire qu’ils doivent bénéficier des mêmes clauses que des ambassades ordinaires -comme, par exemple, l’extra-territorialité- mais ils doivent être situés à l’extérieur du pays», explique encore Emilie Toomela.

L’e-ambassade estonienne s’installera dans le data center de Betzdorf situé dans le Parc audiovisuel et des télécoms. Construit par POST Luxembourg en 2012, propriété de l’Etat, il est opéré par le CTIE (Centre des Technologies de l’Information de l’État); il accueille par ailleurs la Commission européenne pour des besoins de stockage (contrat de 15 ans minimum signé en décembre 2016) et la NSPA, l’agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN.

En vertu de la Convention de Vienne, cette ambassade digitale profitera des mêmes privilèges de protection, d’immunité et d’inviolabilité que les ambassades traditionnelles. Il s’agit, en somme, d’un territoire souverain. Les données sauvegardées à Betzdorf seront donc uniquement accessibles par le gouvernement estonien, depuis Tallinn.

Pour préserver ses données, l’Estonie avait d’abord testé, fin 2014, une solution de cloud computing avec Microsoft. «La technologie cloud offre une bonne opportunité, mais l’Etat souhaitait maintenir le contrôle total et la juridiction de ses données et systèmes, souligne Siim Sikkut, Government Chief Information Officer. C’est pourquoi nous avons commencé à développer et à améliorer le concept d’ambassade des données… Via ce projet, nous sommes bien conscients non seulement d’innover, mais de créer un précédent en matière de droit et de pratique internationaux.»

 

E-stonia, un modèle pour l’Europe

Près de trois ans après que l’ex Premier ministre Andrus Ansip devienne vice-président de la Commission européenne en charge du digital, l’Estonie a pris, le 1er juillet 2017, la présidence tournante de l’Union européenne pour les six prochains mois. Une période pendant laquelle les projecteurs seront braqués sur ce pays de 1,3 million d’habitants très en pointe sur le digital, un domaine qui l’a fait sortir d’une crise économique majeure en à peine plus d’une décennie.

En 2005, le pays a fait de l’accès à Internet un droit fondamental, en donnant accès au réseau à tous ses habitants, sur l’ensemble du territoire. Ainsi, l’Estonie a pu simplifier son administration et réduire ses coûts.

Souvent appelée E-stonia, l’Estonie est aujourd’hui le pays qui compte le plus de smartphones : 120 smartphones pour 100 habitants ! Ainsi, le jour de la rentrée, chaque élève en reçoit un avec ses livres scolaires. Aujourd’hui, son système éducatif figure dans le peloton de tête du rapport Pisa (programme international pour le suivi des acquis des élèves).

Aujourd’hui, tous les Estoniens de plus de 15 ans disposent d’une carte d’identité numérique -une mesure prise dès 2002 pour permettre à tous d’étudier, de s’informer, de consommer, de communiquer et même de voter à l’élection présidentielle… Le pari du tout digital n’a pas été fait uniquement pour améliorer la vie des Estoniens. Il vise aussi à attirer les entrepreneurs de toute la planète avec le statut d’e-résident qui a été créé en 2014. Cette carte, qui coûte 100 euros, permet d’obtenir une identité numérique sans pour autant habiter dans le pays. Elle est certifiée par un système de biométrie et de signature numérique pour créer une entreprise via Internet où que l’on soit sur la planète. Avec ce sésame, un entrepreneur peut régler l’ensemble des démarches administratives pour créer une entreprise en moins d’une vingtaine de minutes et de la gérer où que l’on se trouve sur la planète. Mais aussi, il pourra bénéficier d’une fiscalité de 20% sur les bénéfices qui a valu au pays d’être considéré comme un paradis fiscal 2.0. Le but pour le gouvernement estonien est de séduire 10 millions d’entrepreneurs en 10 ans, soit dix fois plus que la population. Fin 2016, 13.000 personnes avaient fait l’acquisition de cette carte…

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