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Open Source : adoption massive, mais sans stratégie

L’Europe exploite l’open source à grande échelle, mais trop souvent en simple consommatrice

Gabriele Columbro : "Open Source : adoption massive, mais sans stratégie"

L’Europe exploite l’open source à grande échelle, mais trop souvent en simple consommatrice

Bien que largement adopté et reconnu comme un levier clé de souveraineté numérique, l’open source souffre encore dans les organisations européennes d’un manque de vision cohérente, d’engagement fort des dirigeants et d’investissements ciblés.

A peine 34 % des organisations disposent d’une stratégie officielle en matière de logiciels libres. Une sur trois. C’est peu. Dans le contexte géopolitique actuel, on peut s’étonner de cet ordre de grandeur. C’est la première conclusion du rapport « World of Open Source Europe 2025 » de la Linux Foundation.

L’open source, porte d’entrée vers la souveraineté numérique ? 56 % des personnes interrogées considèrent que leurs avantages dépassent, voire dépassent largement leurs coûts. Au-delà de la rentabilité, les personnes interrogées estiment que les logiciels libres améliorent leur compétitivité. 75 % estiment que le développement de logiciels libres conduit à des logiciels de meilleure qualité. Et 58 % estiment qu’investir dans les logiciels libres dans leur secteur encouragerait l’innovation.

64 % des répondants utilisent les logiciels libres pour leurs systèmes d’exploitation. 55 % pour les technologies cloud et de conteneurs. Et 54 % pour le développement web et d’applications, ce qui indique que l’utilisation des logiciels libres est bien établie dans toutes les piles techniques.

Seulement 42 % contribuent aux projets OSS : le déficit de maturité

Malgré une prise de conscience croissante des avantages et de l’adoption croissante des logiciels libres, plus de 50 % des organisations ont contribué aux projets OSS de manière limitée (20 %), n’ont pas contribué (23 %) ou n’étaient pas sûres de contribuer (8 %). Parmi celles qui se sont fortement impliquées dans les projets OSS, en employant des contributeurs ou des mainteneurs à temps plein, 81 % ont estimé que leur investissement avait une valeur élevée, voire très élevée. Pourquoi, alors, les contributions sont-elles limitées ?

Le rapport esquisse des réponses, suggérant que les obstacles à la contribution aux projets OSS incluent les préoccupations juridiques et de licence (31 %) et la crainte de fuites de propriété intellectuelle (24 %). Ces problèmes sont liés à un manque général de maturité de la stratégie OSS : 66 % des organisations ne disposent pas de stratégie open source formelle.

D’abord, changer notre perception

Au final, le rapport invite les entreprises à gouverner l’open source comme un actif d’entreprise, pas comme un « gratuit » tactique. Cela commence par une stratégie formalisée, adossée à des objectifs et des indicateurs, qui fixe les règles d’usage et de contribution, le niveau de risque acceptable et les responsabilités

« L’open source est à un tournant en Europe, conclut Gabriele Columbro, General Manager, Linux Foundation Europe. Sans investissements stratégiques, sans sponsorship des comités de direction et sans un environnement pro-entrepreneurs, l’Europe risque de passer à côté de l’opportunité de tirer parti du patrimoine numérique mondial comme outil le plus puissant pour atteindre l’autonomie numérique et être compétitive dans le paysage technologique mondial. A nous d’en faire une priorité ! »

 

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