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Prédictibilité des coûts du cloud : c’est possible !

Gare aux dérives -naturelles- des coûts du cloud ! Thierry Loubes, Business Development Manager Cloud, Digora, explique comment les éviter. Et ouvre la porte de la prédictibilité.

Prédictibilité des coûts du cloud : c'est possible !

Prédictibilité des coûts du cloud : c’est possible !

par | Sep 20, 2018 | Cloud, Expérience | 0 commentaires

Gare aux dérives -naturelles- des coûts du cloud ! Thierry Loubes, Business Development Manager Cloud, Digora, explique comment les éviter. Et ouvre la porte de la prédictibilité.

La prédictibilité des coûts du cloud est-elle possible ? Pour certains, c’est mission impossible. Et c’est sans doute là le premier paradoxe du cloud. De fait, comme le rappelle Thierry Loubes, Business Development Manager Cloud, Digora, il est difficile d’imaginer une entreprise qui, aujourd’hui, n’utilise pas au moins une application dans le cloud. Selon IDC, 54% des entreprises auront recours au cloud privé hébergé et au IaaS (Infrastructure as a Service) en 2019 (1). De même, 70% des organisations se tourneront vers des approches «multicloud» à l’horizon 2020 et 35 % des nouvelles dépenses IT iront vers le cloud.

«L’un des arguments avancés, à la fois par les entreprises et les prestataires, réside dans la baisse des coûts. Mais on se trouve face à un paradoxe. D’un côté, selon Gartner, 90% des entreprises ont recours au cloud avant tout pour diminuer leurs coûts. D’un autre côté, plusieurs études ont mis en exergue le fait que la maîtrise de ses coûts reste l’un des challenges majeurs. Selon Gartner, le cloud peut être jusqu’à 20% plus cher que le mode ‘on Premise’ ! (2) Que faire ? Comment, surtout, interpréter ces informations ? Et les inscrire dans une démarche de prédictibilité ?»

Certes, cette difficulté de maîtrise des coûts à prévoir n’est pas nouvelle : c’est une des constantes du monde des technologies. Même avec des infrastructures internalisées, il a en effet toujours été délicat d’anticiper les charges de travail, compte tenu de l’évolution des besoins métiers et des usages. Le réflexe des responsables informatiques a d’ailleurs été souvent de sur-dimensionner les infrastructures pour pouvoir absorber les pics de charge. Mais cette approche n’est guère pertinente d’un point de vue économique. Difficile, dès lors, de parler de prédictibilité.

Une dérive naturelle des coûts du cloud

Contrairement aux apparences, le cloud n’arrange rien. Ainsi, selon IDC (3), pour quatre entreprises européennes sur dix, la gestion et le contrôle des coûts constituent une priorité pour le management des environnements «multicloud». Une autre étude (4) indique que les entreprises jugent le modèle de tarification plus complexe avec le cloud qu’en mode «on premise» (56%). Enfin, d’après une étude du cabinet britannique Vanson Bourne (5) pour Veritas, 25% des entreprises déclarent qu’avec le cloud elles ont dépensé davantage que ce qu’elles avaient budgété !

Alors pourquoi cette dérive ? Et cette impossible prédictibilité ? Quatre éléments principaux sont à prendre en compte; suggère Thierry Loubes. Un : le modèle de tarification du cloud. Pas toujours très clair et transparent, il est conçu pour inciter les entreprises à consommer le plus possible. En outre, les grilles tarifaires ne sont pas identiques selon les continents, de même que les métriques (tarification à l’heure, au Go, aux millions d’exécutions…). Pour les analystes de Gartner, le cloud se caractérise aussi par une opacité des contrats cloud et la difficulté d’obtenir des remises selon les volumes.

Deux : l’évolution de la consommation restera difficile à prévoir sans outils spécifiques. D’une part, du fait d’une diffusion inéluctable du cloud dans les entreprises, poussée par les offres des éditeurs : 63% d’entre eux proposent des solutions en mode SaaS, selon Syntec Numérique. D’autre part, la transformation des usages s’accélère, ce qui rend délicat tout exercice de prospective à moyen terme. En outre, l’ajout régulier de fonctionnalités attractives dans le catalogue des fournisseurs incite à consommer davantage, même à tarifs stables.

Trois : la croissance et la fluctuation des flux de données. Le cloud a apporté de nouvelles métriques, notamment les flux d’échanges de données qui, s’ils sont gratuits pour les migrer vers le cloud, sont facturés pour les télécharger, ainsi que les I/O disques. Cela peut entraîner des surcoûts, par exemple pour gérer les plans de sauvegardes.

Et quatre, enfin : le «Shadow IT» et le comportement des utilisateurs. Les applications cloud, avec leurs interfaces conviviales et leur facilité d’usage, séduisent évidemment les utilisateurs. C’est d’ailleurs l’un des vecteurs de diffusion du «shadow IT». Selon un sondage réalisé par le Cesin (un club de responsables de la sécurité des systèmes d’informaion), 76% des entreprises françaises n’ont pas encore déployé de dispositif pour détecter les usages non maîtrisés du cloud.

Une meilleure maîtrise des coûts du cloud est-elle possible ?

Cette difficulté de prédictibilité des coûts du cloud est-elle pour autant insoluble ? Si, dans ce domaine, la précision absolue est hors d’atteinte, on peut toutefois s’en rapprocher. Pour cela, quatre approches sont à privilégier et à combiner, conseille Thierry Loubes.

La première, et la plus évidente, consiste à s’outiller pour pouvoir mesurer, si possible en temps réel, la consommation de services cloud, avec des fonctionnalités d’alerte dès que certains seuils sont approchés ou dépassés (par exemple 80 % du budget mensuel prévu). Une vigilance en amont, avant qu’il ne soit trop tard, est une première brique de maîtrise des coûts.

Seconde approche, plus difficile mais très prometteuse : optimiser la tarification, ce qui suppose d’avoir une visibilité sur la consommation et les échanges de données. On se rapproche ainsi de la vocation du cloud qui est de payer ce que l’on consomme vraiment. Cette ingénierie de la tarification, qui est un vrai métier, suppose, pour qu’elle soit efficiente, un accompagnement pour analyser les informations de tarification.

Troisième approche possible : élaborer une véritable gouvernance du cloud, qui manque encore dans de nombreuses entreprises, où les pratiques sont loin d’être à la hauteur des enjeux financiers ! Une gouvernance cohérente aide à décrypter les tendances de consommation du cloud, à anticiper les inévitables dérives budgétaires, à identifier les évolutions de périmètres et traduire les événements business de l’entreprise (nouveaux métiers, acquisitions…) en besoins de ressources, car l’énergie informatique fournie par le cloud ne peut plus être déconnectée des besoins métiers.

Enfin la dernière approche, améliorer la prédictibilité des coûts du cloud passe par une centralisation des factures, de manière à disposer d’une vision d’ensemble, financièrement consolidée, des budgets et des dépenses.

 

(1) Le cloud public, levier d’une architecture agile, IDC France, juillet 2018.
(2) How to use infrastructure as a service to optimize costs, Gartner Symposium, novembre 2017.
(3) IDC European Multicloud Infrastructure Survey, mars 2018.
(4) Managing and understanding On Premises and cloud spend, SoftwareOne, mai 2018.
(5) Truth in Cloud, Vanson Bourne Research, Veritas, 2018.

 

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