L’IA en deux ans, comme l’espèrent nos entreprises ? Ou cinq ans ? 

Si l’IA a transformé la modernisation des systèmes existants en une priorité absolue, la lenteur des progrès en matière de réduction de la dette technique compromet les initiatives liées à l’IA, estime Cognizant, étude à l’appui.

« Les entreprises veulent avancer au rythme de l’IA mais restent freinées par une dette technologique accumulée au fil des années, assure Long Le Xuan, General Manager, Cognizant France. Ce décalage entre ambition et capacité d’exécution est devenu l’un des plus grands risques stratégiques. »

Certes, le sujet de la modernisation n’est pas nouveau. S’il figure à l’agenda des entreprises depuis l’installation du premier mainframe, il est aussi relégué au second plan. Pour Cognizant, il va falloir trancher. L’IA s’est rapidement hissée parmi les trois principaux moteurs de la modernisation des systèmes existants. Les dirigeants considèrent désormais ces systèmes comme une menace urgente. « Pas moins de 85 % d’entre eux s’inquiètent sérieusement de la capacité de leur infrastructure technologique actuelle à prendre en charge l’IA. »

Le compte à rebours est lancé

Interrogés dans le cadre de l’étude « AI’s Two-Year Timeline : The Path to Meeting the Legacy Modernization Mandate » sur le calendrier prévu pour la modernisation de leurs systèmes existants, les répondants se sont montrés très optimistes. Les trois quarts d’entre eux déclarent vouloir atteindre tous les objectifs de modernisation listés dans les deux ans.

En même temps, les entreprises se heurtent à un obstacle de taille : la dette technique. Les répondants considèrent le désendettement non seulement comme un objectif financier majeur, mais aussi comme un élément essentiel à la migration des systèmes existants. Et là, à travers l’étude, mieux vaudrait tabler sur… cinq ans !

La voie hybride et le « cloud-first », une stratégie réaliste

Face à l’ampleur de la tâche, les directions IT n’envisagent plus un remplacement complet, souvent trop risqué et disruptif. Elles lui préfèrent une approche hybride et « cloud-first », plus progressive et réaliste. Ce changement de paradigme se reflète dans une redistribution radicale des budgets IT, souligne Cognizant.

Selon l’étude, en effet, les dépenses de maintenance des systèmes existants pourraient être divisées par deux, passant de 61 % à 27 % du budget total d’ici 2030. Dans le même temps, les investissements dédiés à la modernisation et à la migration vers le cloud devraient bondir de 26 % à 43 %. Cette stratégie présenterait l’avantage de réduire les risques opérationnels tout en réallouant progressivement les gains d’efficacité vers l’innovation.