L’IA passe du statut de phénomène de mode à celui de tâche concrète
« Le décalage entre les promesses exagérées des fournisseurs d’IA et la valeur créée pour les entreprises entraînera une correction de marché », écrivent les analystes de Forrester. Explications de Sudha Maheshwari, VP, Research Director, Forrester
Toute bulle finit par éclater. En 2026, l’IA perdra inévitablement de son éclat. Les préoccupations des entreprises concernant le retour sur investissements l’emporteront sur la capacité des fournisseurs à tenir la route face à leurs promesses exagérées. Face à cette correction du marché, les entreprises privilégieront la fonctionnalité à l’effet de mode.
Les CFO seront davantage impliqués dans des projets d’IA. Les entreprises répartiront leurs investissements entre les écosystèmes d’agents et redéploieront leurs talents à mesure que les agents d’IA prendront en charge les tâches répétitives. Les entreprises avisées investiront dans la gouvernance de l’IA et la formation à la maîtrise de l’IA. Objectif : atténuer les risques et de planifier progressivement leur transition vers l’IA.
Peu de valeur, jusqu’ici, sur les comptes de résultat
« En 2026, l’art du possible cédera la place à la science du pratique. Les entreprises reporteront 25 % de leurs dépenses en IA à… 2027, estime Sudha Maheshwari. La valeur ajoutée de l’IA peine à se concrétiser. Seulement 15 % des décideurs en matière d’IA ont constaté une hausse de l’EBITDA de leur organisation au cours des douze derniers mois. Et moins d’un tiers sont capables de relier la valeur de l’IA à des variations du compte de résultat. »
Le décalage entre les promesses exagérées des fournisseurs d’IA et la valeur créée pour les entreprises entraînera une correction du marché. « Les acheteurs avisés devraient tirer parti de cette fragilité de l’offre en agissant sur les leviers du coût de l’IA tout en recentrant leurs investissements sur l’impact sur le chiffre d’affaires et les bénéfices. »
Toujours un manque de connaissance
La fragmentation du marché contraindra la majorité des entreprises à constituer des « réseaux d’agents ». Les hyperscalers, les fournisseurs de plateformes de données et d’automatisation ne peuvent pas encore prétendre à une domination de l’IA agentique. La fragmentation du marché incitera la majorité des entreprises à construire des architectures d’agents composables. « Ces lacs d’agents géreront et orchestreront les déploiements d’agents d’IA fragmentés. Ils permettront des cas d’utilisation multi-agents complexes. Préparez-vous à permettre aux flux d’automatisation d’alimenter les lacs d’agents via des agents composables et interopérables. »
Pour favoriser l’adoption de l’IA et réduire les risques, 30 % des grandes entreprises rendront obligatoire la formation à l’IA. Le manque de connaissances en IA continue d’éroder la confiance et freine son adoption. « Nos données montrent que 21 % des décideurs en matière d’IA citent l’expérience et la préparation des employés comme un obstacle à l’adoption de l’IA. »
Privilégier des formations structurées
L’adoption de l’IA et la gestion des risques par une formation responsable sont toutes deux intrinsèques à la maturité de l’IA. La formation à l’IA à l’échelle de l’entreprise améliore l’AIQ (Artificial Intelligence Quotient) de l’organisation. Elle la protège également de toute responsabilité, notamment dans les secteurs réglementés.
« Envisagez un partenariat avec un prestataire de services en IA ou vos fournisseurs de technologies actuels. Proposez une formation structurée. Et définissez des indicateurs de réussite clairs pour évaluer les connaissances et l’utilisation de l’IA. »



