71 % des dirigeants d’entreprise déclarent que leurs collaborateurs ne sont pas prêts à exploiter pleinement l’IA

Si 95 % des entreprises ont investi dans l’IA, 71 % des dirigeants affirment que leurs collaborateurs ne sont pas encore prêts à exploiter efficacement cette technologie ! CEO et CIO ont des points de vue divergents quant à l’impact de l’IA sur les collaborateurs.

Un CEO sur deux estime que son organisation manque de talents qualifiés pour gérer l’IA ! Seules 14 % des organisations ont pris des mesures pour aligner leurs stratégies de gestion des effectifs sur la croissance de l’IA, peut-on lire dans le People Readyness Report 2025 de Kyndryl (1 000 cadres supérieurs du secteur des affaires et des technologies dans 25 secteurs d’activité et 8 zones géographiques). « Celles qui l’ont fait se sont positionnées en tête de la course au retour sur investissement positif dans cette technologie », note Michael Bradshaw, Global Practice Leader for Applications, Data and AI, Kyndryl

45 % des CEO estiment que la plupart des collaborateurs sont réticents, voire ouvertement hostiles à l’IA. Le pourcentage est à nuancer. En effet, l’état de préparation des collaborateurs varie selon les secteurs. Sans surprise, note Kyndryl, les entreprises des secteurs de la banque, des services financiers et de l’assurance affichent les niveaux de préparation les plus élevés, tandis que celles du secteur de la santé sont à la traîne.

IA… un manque de cas d’usage révolutionnaires

« Seul un petit nombre d’entreprises ont réussi à exploiter l’IA pour leur croissance, commente Michael Bradshaw. Ce rapport montre que si l’architecture des données et l’infrastructure technologique sont des éléments clés, les organisations qui ne donnent pas la priorité à leurs collaborateurs seront laissées pour compte. »

Malgré de nombreuses tentatives de mise en œuvre, la plupart des organisations ne bénéficient pas encore de cas d’utilisation révolutionnaires qui permettraient de développer de nouveaux produits et services pour leurs clients. Les outils d’IA générative sont les cas d’utilisation les plus populaires cités par les personnes interrogées. Pourtant, seuls 4 dirigeants sur 10 déclarent utiliser les informations issues de l’IA pour améliorer la prise de décision ou stimuler la croissance de leur entreprise. Seul un cinquième des dirigeants déclarent que le principal cas d’utilisation de l’IA dans leur organisation est le développement de nouveaux produits et services pour les clients.

L’étude révèle également qu’un petit sous-ensemble de pionniers de l’IA a exploité l’IA pour la croissance de son entreprise tout en améliorant la préparation de ses effectifs. Ils prennent des décisions stratégiques en matière de personnel et constatent des bénéfices pour l’ensemble de leurs employés.

Trois obstacles majeurs

Les pionniers s’attaquent de manière unique à trois obstacles majeurs qui freinent l’adoption de l’IA et constatent des bénéfices de leurs actions dans les domaines suivants.

D’abord, la gestion du changement organisationnel. Les pionniers sont trois fois plus susceptibles que les autres de déclarer une stratégie de gestion du changement pleinement mise en œuvre pour l’IA sur le lieu de travail. Ensuite, un manque de confiance des employés envers la technologie : Les leaders de l’IA sont 29 % moins susceptibles d’évoquer des craintes quant à l’impact de l’IA sur l’engagement des employés. Enfin, des lacunes de compétences : les leaders de l’IA sont 67 % plus susceptibles d’affirmer que leur organisation dispose des outils et des processus nécessaires pour recenser précisément les compétences actuelles des employés. Quatre personnes personnes sur dix déclarent ne rencontrer aucun problème de compétences. 

Aligner les stratégies technologiques sur les objectifs commerciaux plus larges

« Préparer ses effectifs à l’ère de l’IA est facile à dire, difficile à faire et constitue un impératif urgent pour les dirigeants d’entreprise », constate Michael Bradshaw.

Comparés aux CIO et aux CTO, les CEO sont bien plus susceptibles d’affirmer que leur organisation en est encore aux prémices de l’IA ; ils sont aussi deux fois et demi plus susceptibles de déclarer que leur infrastructure est inadaptée à la prise en charge. Cette différence s’étend également à la manière dont ils choisissent de résoudre les défis liés à l’IA en matière de main-d’œuvre et aux compétences individuelles dont leur organisation a besoin pour réussir. Les CEO sont bien plus enclins à faire appel à des talents externes plutôt qu’à développer les compétences de leurs propres employés.

« La bonne nouvelle est que les entreprises qui parviennent à aligner leurs dirigeants non seulement vont dans la même direction, mais en tirent également des bénéfices, conclut Michael Bradshaw. Ce n’est pas chose aisée, mais aligner les stratégies technologiques sur les objectifs commerciaux plus larges est la principale mesure que les dirigeants doivent prendre pour tirer pleinement parti de l’IA. »