Les cols blancs aujourd’hui les plus menacés, avant l’automatisation des sites

Amazon s’apprête à licencier 30 000 salariés de ses bureaux à travers le monde, une saignée qui représente près de 10% de ses effectifs administratifs. Au Luxembourg également. 470 emplois sont menacés.

Les premiers courriers datent du 29 octobre, d’autres suivront après les fêtes de fin d’année. Le calendrier n’est toutefois pas figé. En juin dernier, Andy Jassy, directeur général du groupe, avait déjà annoncé que l’IA générative allait « réduire dans les prochaines année nos effectifs de bureaux ». Tout sauf une surprise. Cette déclaration prenait acte d’un bouleversement technologique qui transforme les organisations en profondeur.

Selon Reuters, 30 000 personnes sont concernées dans l’immédiat ; une vague plus importante encore devrait se profiler. De son côté, citant des documents internes, le New York Times a rapporté au début du mois qu’Amazon prévoyait de remplacer plus d’un demi-million de collaborateurs par des robots. D’ici 2033, 600 000 robots succèderont à des humains, soulevant des interrogations sur l’avenir du deuxième employeur américain.

Au Luxembourg, le plan social vise 470 employés, soit près d’un dixième des effectifs du quatrième employeur du Grand-Duché, a été avancé. Mais, comme l’indique L’Essentiel, il pourrait évoluer dans le futur. Une première réunion s’est tenue entre les dirigeants au Luxembourg et la délégation du personnel. Conformément à la loi, les deux parties devront se mettre d’accord sur une date pour commencer les négociations, avec la volonté de « réduire l’impact sur les employés ».

Un signal pour le marché de l’emploi

Ce mouvement de licenciement est perçu comme un signal fort de la « nouvelle ère IA » : non plus seulement un projet d’automatisation, mais un repositionnement organisationnel global. Cependant, certains analystes tempèrent : même si l’IA est mentionnée comme levier, ces coupes s’inscrivent aussi dans un contexte de sur-embauche pendant la pandémie et de pression accrue sur les marges.

Amazon change de rythme : l’IA ne se limite plus à un outil de productivité, elle devient un pilier stratégique qui justifie une réorganisation profonde. Pour les salariés concernés et les observateurs du marché du travail tech, cette décision marque une étape symptomatique de l’impact de l’IA sur les rôles « corporate ».

Reste à voir comment ces suppressions s’accompagneront de formation, de mobilité interne ou d’évolution des postes dans l’écosystème Amazon. A Luxembourg, rien n’est décidé.