Une rentabilité compromise par un pilotage financier souvent défaillant et une gouvernance lacunaire
Les technologies « on-demand » sont en plein essor, mais la flambée des coûts, la complexité et les lacunes en matière de gouvernance menacent leur rentabilité.
Trois entreprises sur quatre ont dépassé leur budget cloud public en moyenne de 10%, tandis que 68% ont sur-dépensé en IA générative et 52% en SaaS ! Le constat est rude. « A défaut de gouvernance intégrée et de maîtrise budgétaire, ces solutions génèrent des dépenses exponentielles et des résultats souvent en deçà des promesses initiales », estime Karine Brunet, CEO Cloud Infrastructure, Capgemini.
Une gestion stratégique des coûts et une maturité FinOps sont essentielles pour libérer tout le potentiel de ces technologies. Mais on en est loin. Le rapport « The On-Demand tech paradox : balancing speed and spend » révèle que la hausse des coûts, la complexité croissante et les lacunes en matière de gouvernance menacent les retours sur investissement.
« Alors que les dépenses en technologies à la demande devraient doubler dans les trois à quatre prochaines années, les organisations doivent gagner en transparence et en maîtrise des coûts, tout en maximisant la valeur créée par leur usage, poursuit Karine Brunet. Celles qui alignent leur stratégie cloud sur leurs objectifs business sont les mieux placées pour tirer parti de cette opportunité. En concevant des architectures évolutives, modulaires, cloud-native et frugales, elles peuvent générer une valeur durable en s’appuyant sur une approche FinOps intelligente, une gouvernance intégrée et une automatisation basée sur l’IA. »
Les technologies à la demande stimulent les dépenses IT, mais non sans défis
Les organisations moins matures se heurtent à plusieurs défis. D’abord, une explosion des coûts : 82% des dirigeants interrogés constatent une hausse significative des coûts liés au cloud, au SaaS et à l’IA générative. L’inflation, l’adoption de l’IA et les besoins en infrastructures numériques en sont les principaux moteurs. Ensuite, des dépassements budgétaires : 76% des organisations ont dépassé leur budget cloud public (en moyenne de 10 %), tandis que 68% ont sur-dépensé en IA générative et 52% en SaaS. Des ressources sous-utilisées et des achats décentralisés sont en cause. On voit aussi que 12 % des dépenses SaaS ne sont pas gérées. Pas moins de 98 % tous les dirigeants reconnaissent avoir contourné la direction IT pour des achats technologiques, générant des inefficacités ainsi que des vulnérabilités.
Enfin, force est de constater un retour sur investissement limité : malgré des investissements conséquents, seuls 29% ont atteint les économies attendues sur le SaaS, 33% ont constaté la qualité de service cloud espérée et 38% ont vu une accélération de l’innovation grâce à l’IA générative.
FinOps, une discipline encore sous-exploitée
Selon l’étude, 60% des organisations utilisent des outils de gestion des coûts cloud, mais seules 37% évaluent réellement leur efficacité ou exploitent les données issues de ces outils. Si 76% des entreprises interrogées disposent déjà d’une équipe FinOps ou prévoient d’en créer une, la majorité de ces initiatives restent limitées à des fonctions opérationnelles. Seules 2% des organisations ayant une équipe FinOps dédiée couvrent de manière intégrée le cloud, le SaaS et l’IA générative.
Par ailleurs, plus de la moitié des organisations (53%) reconnaissent que l’usage sous-optimal des technologies à la demande entraîne une surconsommation d’énergie et une hausse des émissions carbone. Malgré cela, seules 36% d’entre elles disposent d’une stratégie pour intégrer la durabilité dans leur approche FinOps…