Les infrastructures ne sont plus choisies pour accompagner les transformations, elles les conditionnent

Les entreprises abordent une transformation majeure de leur stratégie cloud, susceptible d’accélérer l’adoption de l’IA et d’accroître leur agilité. Le cloud hybride est passé d’une approche réactive à une approche stratégique, constate Kyndryl.

« L’écart entre une stratégie cloud réactive et une stratégie cloud délibérée n’a jamais été aussi important, assure Nicolas Sekkaki, SVP Global Cloud Practice, Kyndryl. Les organisations qui privilégient l’interopérabilité, la confiance et l’agilité favoriseront l’innovation continue et intégreront l’IA à grande échelle en toute sécurité. »

A lire le Cloud Readiness Report 2025 de Kyndryl, le cloud change de statut. Il n’est plus un terrain d’expérimentation, il gouverne désormais l’organisation numérique des grandes entreprises. Il s’est imposé. 84 % des dirigeants ( panel : 3 700 dirigeants dans 21 pays ) utilisent délibérément plusieurs clouds. Et 41 % rapatrient au moins une partie de leurs données vers leurs environnements sur site, en trouvant un équilibre entre contrôle, performance et conformité.

Reprise en main d’un socle devenu vital

Les infrastructures ne sont plus choisies pour accompagner les transformations, elles les conditionnent. Pour Nicolas Sekkaki, c’est la conséquence d’une évolution. L’étude révèle que si le cloud computing est devenu l’épine dorsale des opérations des entreprises, 70 % des CEO reconnaissent être arrivés à leur environnement cloud actuel « par hasard, plutôt que par choix » !

En même temps, l’absence de stratégie délibérée n’a pas freiné les investissements : les entreprises ont augmenté leurs dépenses cloud de plus de 30 % en moyenne au cours de l’année écoulée, alors même que les dirigeants sont confrontés à des défis liés à l’adoption de l’IA, à des exigences de sécurité croissantes et à de nouvelles obligations réglementaires et de gouvernance. Tout se passe comme si comme si les organisations tentaient de reprendre la main sur un socle devenu vital.

Souveraineté, sécurité, IA…

L’explication ? Multiple. Kyndryl met en avant la souveraineté et la sécurité. De fait, 75 % des dirigeants s’inquiètent des risques géopolitiques liés au stockage et à la gestion des données dans des environnements cloud mondiaux. Notons que 65 % ont déjà adapté leurs stratégies en réponse aux nouvelles réglementations sur la souveraineté des données.

Le cloud hybride et multicloud devient un support pour l’IA. 89 % des dirigeants affirment que les investissements dans le cloud ont facilité l’utilisation de l’IA, mais 35 % citent les difficultés d’intégration comme un obstacle majeur à la rentabilisation de l’investissement. Kyndryl observe aussi que les organisations se tournent de plus en plus vers des infrastructures spécialisées, telles que l’IA privée ou les néoclouds, optimisées pour les charges de travail d’IA basées sur les GPU, afin d’équilibrer puissance de calcul et maîtrise des coûts.

Concevoir le cloud de demain

« Les entreprises qui abordent le cloud comme une compétence stratégique et intentionnelle -en alignant infrastructure, gouvernance et données- sont les mieux placées pour intégrer l’IA en toute sécurité, répondre aux exigences réglementaires, maîtriser les coûts et accélérer l’innovation », estime Nicolas Sekkaki.

L’essor de l’IA agentielle est le principal moteur de cette transformation. Les organisations entraînent de plus en plus leurs modèles dans des clouds publics pour garantir leur évolutivité et les exécutent dans des environnements privés pour assurer leur gouvernance, alliant ainsi performance et confiance. Aussi, les architectures hybrides s’imposent comme le socle intelligent qui connecte harmonieusement les environnements publics et privés, permettant aux entreprises d’équilibrer performance, sécurité et coûts lors de la mise en œuvre de l’IA.

Enfin, montre encore l’étude, la sécurité et la souveraineté ne sont plus des contraintes, mais des principes de conception garants de la confiance et de l’interopérabilité. Les hyperscalers mondiaux adaptent leurs infrastructures aux nouvelles normes réglementaires, tandis que les entreprises conçoivent des architectures permettant la circulation sécurisée des données par-delà les frontières et entre les fournisseurs.