L’ingénierie logicielle se réinvente. Des profils non-techniques sont recherchés
Complexité des déploiements. Ca coince au niveau de l’intégration dans les applications, montre une étude de Gartner. De nouveaux profils sont recherchés.
Les responsables de l’ingénierie se tournent vers l’IA pour améliorer les fonctionnalités, mais se heurtent à des difficultés importantes. Selon une enquête de Gartner, 77 % des responsables de l’ingénierie identifient l’intégration de fonctionnalités d’IA dans les applications pour améliorer les fonctionnalités comme une difficulté importante ou modérée. L’enquête révèle également que l’utilisation d’outils d’IA pour améliorer les flux de travail d’ingénierie logicielle arrive en deuxième position, 71 % des responsables de l’ingénierie la considérant comme importante ou modérée.
« Les CEO identifient l’IA comme la technologie qui aura le plus d’impact sur le business ; l’engouement est bien là, mais la mise en œuvre n’est pas aisée », commente Jim Scheibmeir, VP Analyst, Gartner.
Des outils existent. Et s’ils sont nombreux, la plupart sont immatures. « Ils sont insuffisamment mis à l’épreuve du réel ! ». Dans son dernier « Market Guide for AI Application Development Platforms », Gartner dresse un constat amer. Pour ses analystes, l’intégration d’IA dans les applications n’est plus un simple projet d’innovation, mais un enjeu de performance opérationnelle qui rencontre des freins majeurs ! Dit autrement, l’ingénierie logicielle, au cœur de cette transformation, doit repenser ses propres pratiques pour transformer le défi « IA » en avantage compétitif.
Une question de formation et de profils
Actuellement, les agents d’IA jouent un rôle d’apprenants auprès des ingénieurs logiciels, leur permettant de se concentrer sur les aspects complexes et créatifs du génie logiciel. De ce fait, de plus en plus de personnes accèdent à des postes d’ingénieur sans avoir suivi de formation informatique classique.
« L’intégration de membres d’équipe issus de domaines extérieurs aux sciences, à la technologie et aux mathématiques, comme le design, la psychologie et les arts, peut apporter de nouvelles perspectives et des approches créatives de résolution de problèmes, enchaîne Nitish Tyagi, Principal Analyst, Gartner. Cette diversité peut également conduire à des solutions plus innovantes et à une expérience utilisateur plus riche et plus inclusive. »
Gartner prévoit que la GenAI permettra à 40 % des membres des équipes logicielles d’être issus de formations non traditionnelles en ingénierie logicielle ou en techniques d’ici 2028, contre 20 % aujourd’hui.
Profils non-techniques
L’IA ne pourra pas remplacer toutes les tâches d’ingénierie logicielle et, du moins à court terme, les organisations devront se concentrer sur l’analyse des résultats des outils augmentés par l’IA. Il est donc nécessaire de recruter des ingénieurs dotés de solides compétences fondamentales, telles que la construction logique et le développement d’algorithmes. Des profils non-techniques, comme le design, les arts et la philosophie, apporteront de nouvelles façons créatives de résoudre des problèmes logiques grâce à l’IA.
« L’avenir sera dominé par des équipes de produits composables ou fusionnées, composées d’ingénieurs logiciels, de concepteurs UX, de chefs de produit et même de data scientists, issus de formations techniques et non techniques », conclut Nitish Tyagi.