Cloud : les services financiers s’engagent

Avr 12, 2022 | Cloud | 0 commentaires

Les entreprises des services financiers s’engagent de plus en plus dans le cloud. Premier objectif : améliorer la rentabilité. Ensuite, c’est plus flou.

Parlons chiffres, tout de suite. Les investissements dans le cloud ont porté leurs fruits pour les entreprises de services financiers, tant au niveau de leur chiffre d’affaires que de leurs résultats, estime CAPCO à l’issue de son étude Cloud’s Transformation of Financial Services (1 300 cadres supérieurs et décideurs clés de 11 secteurs d’activité, dont 26 % proviennent des services financiers).

D’abord, et de façon très nette, une amélioration de la rentabilité (62 % des banques, 55 % des entreprises du marché des capitaux, 59 % des assureurs). Ensuite, une augmentation des revenus (55 % des banques, 50 % des sociétés de marché des capitaux, 46 % des assureurs). Egalement une augmentation de la part de marché/élargissement de la clientèle (55 % des banques, 55 % des sociétés de marché des capitaux, 38 % des assureurs). Et, enfin, une diminution des coûts (50 % des banques, 51 % des entreprises du marché des capitaux, 40 % des assureurs).

Des dépenses en forte progression

Les entreprises du secteur financier ont entamé leur voyage vers une implémentation numérique complète dans le cloud. Toutes, pour ainsi dire, prévoient d’aller de l’avant pour concrétiser cette vision. Ainsi, les dépenses des banques en matière de cloud se sont élevées en moyenne à 36 millions USD en 2021, à 41 millions pour les sociétés de marchés financiers et à 55 millions pour les compagnies d’assurance.

Actuellement, les institutions exécutent, en moyenne, 38% de leurs applications professionnelles dans le cloud, et elles prévoient que ce pourcentage passera à 55 % d’ici à deux ans. Les investissements les plus importants se feront dans le développement de produits/R&D (62 %), la cybersécurité (48 %) et le développement commercial et ventes (42 %).

L’étude montre encore que la crise sanitaire a joué un rôle de booster. Premier impact : la priorité élevée donnée au cloud comme moyen d’améliorer l’expérience client (70 % des banques, 63 % des sociétés de marché des capitaux, 55 % des assureurs). Ensuite, la reconnaissance accrue de l’importance de l’utilisation du cloud pour rendre les processus plus efficaces et plus souples (54 % des banques, 67 % des sociétés de marché des capitaux, 59 % des assureurs). Enfin, une augmentation de la volonté des institutions de réaliser des investissements dans le cloud (49 % des banques, 52 % des sociétés de marché des capitaux, 45 % des assureurs).

Il reste néanmoins des obstacles à la mise en œuvre du cloud pour les entreprises du secteur financier. Et ceux-ci varient d’un type d’entreprise à l’autre. Pour les banques, la difficulté à choisir les meilleures options technologiques (48 %), incertitude quant au retour sur investissement et aux cas d’utilisation (45 %) et absence de stratégie et de feuille de route à l’échelle de l’entreprise (42 %).

Des avantages pas toujours bien cernés

Pour les sociétés de marchés financiers, l’absence de stratégie et de feuille de route à l’échelle de l’entreprise (48 %), la difficulté à choisir les meilleures options technologiques (42 %) et l’incertitude quant au retour sur investissement et aux cas d’utilisation (41 %). Pour les compagnies d’assurance, l’absence de stratégie et de feuille de route à l’échelle de l’entreprise (42%), des systèmes informatiques et de données inadéquats (40%) et la difficulté à choisir les meilleures options technologiques (39%).

A entendre Peter Kennedy, Partner & Cloud Lead, Capco, les entreprises de services financiers ne tiennent souvent pas compte des avantages en termes de coûts totaux lorsqu’elles mesurent le retour sur investissement (ROI) du cloud. Seules 40 % d’entre elles citent les avantages découlant de la réduction des coûts non informatiques. Elles seraient encore moins nombreuses à mesurer la réduction de l’empreinte carbone, l’accélération de la mise sur le marché ou l’amélioration de la productivité.

Les feuilles de route hésitantes des services financiers

À propos des obstacles perçus à la mise en œuvre du cloud, Peter Kennedy ajoute: « les feuilles de route qui tracent un parcours numérique pour l’ensemble de l’organisation ont été lentes à émerger. Souvent, aussi, elles sont inexistantes. Au début du processus de transformation, il est crucial d’élaborer une stratégie et une feuille de route pour le cloud à l’échelle de l’entreprise, qui détaillent les choix technologiques, les mesures de gouvernance et les priorités en matière de dépenses, et qui modèrent les autres champs de bataille potentiels susceptibles de diluer la mise en œuvre ».

Peter Kennedy note également que les résultats de l’enquête renforcent le fait que la formation, le recrutement et la rétention sont des compétences fondamentales qui nécessitent une planification minutieuse et précoce, sous peine de freiner le passage d’une institution au cloud. « En moyenne, 25 % des entreprises du secteur financier ont déclaré qu’un accès limité aux compétences et aux talents en matière de cloud, ainsi qu’un besoin de formation, constituaient de sérieux obstacles à la réussite des mises en œuvre du cloud… »