L’IA, planche de salut des assureurs en IARD ?

Avr 23, 2024 | Ai | 0 commentaires

Pressions inflationnistes, demande de plus de transparence… Les assureurs en IARD sont à la peine. Le Capgemini Research Institute met en lumière les impératifs cruciaux pour une transformation réussie.

Selon le World Property and Casualty Insurance Report 2024 du Capgemini Research Institute, les capacités de souscription des assureurs sont limitées par des contraintes organisationnelles. Seuls 8 % des assureurs en IARD sont considérés comme des « précurseurs » en matière de souscription, tirant parti de l’IA et de l’automatisation pour prendre des décisions éclairées et évaluer les risques de manière précise et efficace. 

42 % des assurés trouvent le processus de souscription actuel complexe et long. En outre, 27 % des assurés ont changé d’assureur au cours des deux dernières années, à la recherche de primes moins chères (60 %) et de couvertures plus étendues (53 %).

S’éloigner des modèles traditionnels

Alors que les primes ont augmenté, la souscription a néanmoins connu des difficultés, et les ratios combinés ont dépassé les 100 %. Cela est dû aux catastrophes naturelles, à l’évolution des risques inhérents aux innovations technologiques, telles que les cybermenaces et l’émergence de l’IA générative, et à la complexité règlementaire.

« L’assureur opère aujourd’hui dans l’un des environnements les plus instables de ces dernières années. Le secteur doit faire face à cette volatilité en repensant les conditions de souscription, déclare Adam Denninger, Global Industry Leader for Insurance, CapgeminiIl faut pour cela s’éloigner des modèles traditionnels et moderniser les systèmes centraux en déployant des technologies avancées qui permettent de meilleurs résultats et une plus grande transparence. Il est crucial pour le secteur de tirer parti des données et de l’automatisation permise par l’IA afin de créer un environnement concurrentiel propice à la rentabilité de la souscription, tout en s’adaptant à l’évolution des risques et des comportements des assurés. »

La confiance des souscripteurs est essentielle

62 % des dirigeants reconnaissent que l’IA améliore la qualité de la souscription et réduit la fraude. Malgré ces avantages, seuls 43 % des souscripteurs font confiance et acceptent régulièrement les recommandations automatisées des outils d’analyse prédictive d’aide à la décision. Cette hésitation est due à un sentiment de trop grande complexité (67 %) et à des craintes quant à l’intégrité et explicabilité des données (59 %).

Bien que les efforts de certains assureurs semblent prometteurs dans ces domaines, peu d’entre eux font preuve des qualités de « précurseurs » nécessaires pour prendre des décisions de souscription rapides, impartiales et innovantes. Forts de capacités de souscription avancées, les précurseurs devraient bénéficier de gains d’efficacité (moins de délais et de dépenses), de précision (coûts des sinistres et détection des fraudes) et d’expérience client (développement commercial et fidélisation des assurés).

Le rapport montre que moins de 13 % de ces assureurs précurseurs n’atteignent pas les objectifs commerciaux liés à ces priorités, contre 21 à 36 % des assureurs traditionnels.

La rationalisation de la souscription commence par l’exploitation approfondie des données

La majorité (83 %) des assureurs en IARD estiment que les modèles prédictifs jouent un rôle essentiel dans l’avenir de la souscription, mais seuls 27 % déclarent que leur entreprise dispose des capacités avancées en la matière. Pour obtenir des informations fondées sur les données et exploitables, il faut d’abord tirer parti d’un écosystème de données sécurisé.

Au niveau mondial, 53 % des assurés se disent préoccupés par la quantité d’informations personnelles collectées par les assureurs. Cependant, près des deux tiers d’entre eux se disent prêts à partager davantage de données pour obtenir plus de transparence et des tarifs préférentiels, tant qu’ils sont rassurés sur la sécurité des informations partagées. Un tel constat offre la possibilité de généraliser des propositions de réduction des risques et d’améliorer l’assurabilité tout en renforçant l’engagement et la confiance, ce qui se traduira par une meilleure fidélisation des clients.