Le COVID-19 étale la fracture numérique

Mai 5, 2020 | Latest News, Mobility | 0 commentaires

Lutter contre l’exclusion digitale est une responsabilité conjointe des entreprises publiques et privées, rappelle Capgemini à l’issue d’une étude inédite.

Le COVID-19 a imposé un changement radical de notre façon de vivre, de travailler et de nous socialiser. Tandis que le taux de chômage grimpe et que les populations s’isolent, un niveau basique d’inclusion numérique est devenu un besoin quasi vital. Selon le rapport du Capgemini Research Instituteil est urgent de combler le fossé numérique qui existe encore. Lutter contre l’exclusion digitale est une responsabilité conjointe des entreprises publiques et privées.

L’étude « The Great Digital Divide: Why bringing the digitally excluded online should be a global priority » est révélatrice. Même dans la période précédant la pandémie, 69 % des personnes dépourvues d’accès à Internet vivaient dans la pauvreté. De même, 48 % des personnes sans accès au Web désiraient pouvoir y accéder. Une tendance qui va s’accentuer avec les événements mondiaux de ces derniers mois. 

Complexité, peur…

Près de 40 % des personnes déconnectées vivant dans la pauvreté n’ont jamais utilisé Internet à cause du coût d’accès. La tranche d’âge avec la plus forte proportion de personnes déconnectées est celle des 18-36 ans (43 %). La complexité d’Interne est citée par 65 % des personnes interrogées. Le manque d’intérêt par 65 % également. Résultat : ces populations se retrouvent privées d’accès aux services publics tels que les informations sanitaires essentielles.

Les conclusions de cette étude menée juste avant la flambée épidémique sont encore plus pertinentes aujourd’hui. Jamais la dépendance envers les services digitaux n’a été aussi grande. Ce qui exacerbe encore la situation déjà très délicate dans laquelle se trouvait la population déconnectée. 

Un isolement progressif

Quelques indices… Être déconnecté peut amener à un sentiment d’isolement, d’infériorité ou de solitude. 46% des sondés déconnectés ont répondu qu’ils se sentiraient plus proches de leurs amis et à leur famille s’ils avaient accès à Internet. 

Seulement 19 % des personnes déconnectées qui vivent dans la pauvreté ont répondu avoir effectué au cours des douze derniers mois une demande de prestations sociales en rapport à leur situation : âge, handicap ou autre. La situation risque d’empirer, alors que l’administration et les services publics en mode numérique s’imposent progressivement.

34 % des sondés ont exprimé un intérêt à recourir à Internet pour effectuer des demandes d’aide publique dans des domaines tels que le logement, l’alimentation ou la santé,. Ce qui s’explique du fait de la dématérialisation progressive des services publics.

Être déconnecté limite la mobilité professionnelle

Autre souci, les difficultés rencontrées pour postuler à des emplois sur Internet.  Corollaire, l’absence d’accès aux outils d’apprentissage et de formation en ligne. Autant de raisons qui peuvent entraver la mobilité professionnelle des personnes déconnectées.

44 % des répondants déconnectés pensent qu’ils pourraient trouver des emplois mieux rémunérés et se former s’ils avaient accès à Internet. 

Au total, ce sont 29 % des sondés déconnectés qui souhaiteraient être en capacité de rechercher des emplois et de candidater en ligne. Un  chiffre qui bondit à 41 % chez les 22-36 ans.

Impact sur les compétences et l’apprentissage

La fracture numérique ne se résume pas à l’accès à Internet : elle touche aussi les populations connectées sur les sujets de l’amélioration des compétences et de l’apprentissage. Grâce à la progression de leurs aptitudes en ligne, les personnes interrogées déclarent avoir été en mesure d’améliorer leur formation et de trouver un emploi mieux rémunéré (40 %), d’offrir plus d’opportunités à leurs enfants (34 %), d’éviter des problèmes de paiement de factures (33 %) et d’obtenir des prestations sociales dont ils ne bénéficiaient pas auparavant (32 %). 

Fracture numérique, une responsabilité partagée

L’étude réalisée par Capgemini pointe la nécessité de ne pas faire porter la responsabilité de l’inclusion numérique et de l’accès à Internet qu’à un seul acteur. Dans le monde d’aujourd’hui, les entreprises privées doivent repenser leur rôle. De plus en plus dépendantes non seulement de leurs parties-prenantes, mais également de leurs clients, collaborateurs et communautés, elles se doivent d’étudier plus largement en quoi elles peuvent influencer positivement l’évolution de la société sur le long terme en intégrant l’inclusion et l’égalité numériques à leur stratégie.

Parallèlement, les gouvernements et le secteur public doivent jouer un rôle majeur dans le domaine de l’accès et la disponibilité de l’Internet, notamment pour les populations marginalisées. Cela peut se faire à plusieurs niveaux : celui de l’accès à Internet dans les lieux publics, celui de l’accès privé à domicile ainsi que l’acquisition des compétences numériques basiques nécessaires ; ce qui suppose toutefois d’améliorer l’accessibilité en ligne des services publics et de veiller à maintenir des prix bas pour les consommateurs. 

Plus visible encore, la fracture numérique est bien là. Ensemble, les entreprises et les décideurs politiques peuvent en venir à bout. A condition de faire éclore une communauté mondiale de l’action en faveur de l’inclusion. 

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