Les banques sont en train de perdre en pertinence auprès des commerçants
Le21ème World Payments Report 2026 du Capgemini Research Institute met en lumière la pression croissante qui pèse sur les banques pour moderniser leurs services aux commerçants face à la concurrence de PayTechs plus agiles
Réduction des marges, complexité croissante des infrastructures, coûts opérationnels élevés… Petit à petit, les banques ont relégué au second plan les services aux commerçants, laissant le champ libre aux PayTechs.
Alors que 70 % des commerçants accordent une grande importance à la fiabilité des paiements et des infrastructures dans un environnement digital, seules 19 % des banques se disent confiantes dans leur capacité à fournir ces services. De même, 69 % des commerçants veulent une intégration rapide et fluide, mais seulement 13 % des dirigeants de banques estiment que leur établissement est pleinement capable de délivrer un tel service.
Intégrer un commerçant par un banque peut prendre jusqu’à sept jours et coûter en moyenne jusqu’à 496 USD, alors que les PayTechs permettent d’être opérationnels en moins de 60 minutes pour seulement 214 USD.
L’avance des PayTechs
L’heure est à la bascule, Jeroen Hölscher, Head Global Payments & Cards Practice, Capgemini. « Avec 40 % des commerçants prêts à changer, le message est clair : les banques risquent d’être exclues de l’écosystème marchand ! Pour se redresser, elles doivent éliminer les frictions qui coûtent du temps et de l’argent aux commerçants, et exploiter les possibilités offertes par l’IA générative ».
En matière d’innovation, les PayTechs devancent les banques, creusant un écart significatif. Par exemple, 70 % des PayTechs ont déployé l’orchestration des paiements -un levier clé pour le routage intelligent des transactions- contre seulement 47 % des banques. Par ailleurs, 41 % des banques déclarent avoir adopté l’IA générative dans leurs opérations, contre 60 % des nouveaux entrants. Les PayTechs façonnent également les attentes du marché en s’alignant sur les évolutions réglementaires : près de la moitié d’entre elles adoptent en priorité les monnaies numériques de banque centrale et les stablecoins, et 59 % s’intéressent aux cadres d’identité numérique, contre respectivement 23 % et 38 % des banques.
Au bénéfice des banques, leur réputation
Se ressaisir ? Reprendre la main ? Pour Jeroen Hölscher, c’est encore possible. « Les banques peuvent s’appuyer sur leurs atouts uniques, notamment la confiance, la puissance de leurs fonds de roulement et leur présence historique, pour regagner des parts de marché. »
Les commerçants citent la réputation de marque des banques (78 %), leur stabilité perçue et leur présence à long terme sur le marché (49 %), ainsi que la diversité de leur offre de produits financiers (46 %) par rapport aux PayTechs.