Banque et technologies : l’écart se creuse entre l’Orient et l’Occident

par | Juin 6, 2017 | Business | 0 commentaires

Une étude réalisée par HSBC dans 11 pays, révèle que les Européens seraient plus sceptiques devant les nouvelles technologies. L’écart se creuse entre l’Orient et l’Occident.

Défiance vis-à-vis des fintechs, défiance vis-à-vis des nouvelles technologies en général. «Il y a eu une érosion de la confiance dans l’ensemble des pays occidentaux concomitante à la montée en puissance des technologies», indique HSBC, qui estime que «chez les consommateurs, il y a l’idée que les banques ne sont pas les bonnes organisations pour expérimenter»

Difficile d’évaluer les rapports d’une population à la technologie, plus difficile encore de comparer un pays à un autre avec le recul nécessaire. HSBC a pourtant tenté l’exercice, publiant sa première étude mondiale Trust in Technology en partenariat avec Ipsos Mori. Réalisé sur plus de 12.000 personnes dans 11 pays différents, elle affirme pouvoir mesurer le degré de confiance de la population à l’égard de la technologie.

Le scepticisme est de mise, surtout en Europe. ING l’avait déjà constaté, pour qui quasiment deux personnes sur cinq ne veulent pas entendre parler d’automatisation de leurs décisions financières promises par les robo-advisors; 90% accepteraient des conseils, mais veulent garder la main sur leurs décisions d’investissement. Une vision diamétralement opposée à celle des pays asiatiques qui sont les plus ouverts à ces technologies. Selon HSBC, 44% des Chinois et 38% des Indiens font confiance aux robo-advisors, contre 6% des Allemands et 9% des Britanniques.

Est-ce à dire que les fintechs n’ont qu’à plier bagage ? Pas du tout. «L’apparition d’une nouvelle technologie suscite chaque fois son lot de questions de fond comme : est-ce qu’on peut lui faire confiance ? Le prix et la disponibilité sont importants, mais une technologie ne sera adoptée que si les utilisateurs à qui elle est destinée pensent qu’elle est fiable», poursuit HSBC.

Il n’empêche : l’écart se creuse entre l’Orient et l’Occident. Ainsi, à propos de l’adoption rapide du lecteur d’empreinte digitale chez les consommateurs : les Chinois, dans une proportion de 40%, sont les plus nombreux à l’utiliser dans le monde, suivis des Indiens (31%) et des habitants des Émirats arabes unis (25%). À l’autre bout de l’échelle, on trouve les Canadiens (14%). En Europe, nous serions 97% à connaître cette technologie, mais seulement 37% à envisager s’en servir un jour…

La confiance n’est pas tout. Notre perception de la technologie dépend aussi de nos habitudes de consommateur. A titre d’exemple, une même personne qui dispose d’un compte en France et en Grande-Bretagne ne gère pas son compte de la même façon dans les deux pays. Ce n’est pas une question de technologie, mais le résultat des méthodes bancaires. Quand le moindre service est payant, le consommateur se connecte plus souvent, éventuellement depuis son mobile, pour effectuer lui-même des opérations. Inversement, quand un pays utilise fortement l’argent liquide, ce qui est le cas de l’Allemagne, il est assez logique que le consommateur ressente moins le besoin de vérifier son compte en ligne depuis son mobile. En Chine, la cruelle absence d’agence bancaire physique a entraîné une utilisation massive de l’internet pour gérer son compte en ligne. Le nombre proportionnellement restreint de distributeur automatique de billets a incité les Chinois à utiliser le téléphone comme moyen de paiement. On peut y voir une attirance métaphysique pour les nouvelles technologies ou plus simplement une attitude pragmatique : faute d’agences bancaires physiques, la population chinoise, moins habituée à utiliser une carte bancaire que la population européenne, gère en ligne et paye avec AliPay depuis son téléphone mobile !

 

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