Phase de transition dans le stockage. Pour Alain Letecheur, Sales Department Manager – Products & Solutions – Datacenter & Applications, Telindus, full-flash et hyperconvergence ne sont pas des passages obligés.

° Une cascade de choix conditionne l’adoption d’un système de stockage pourtant stratégique pour l’entreprise qui va y faire reposer les données et les applicatifs -un parcours du combattant, voire un chemin de croix… Selon vous, le stockage doit-il rester traditionnel, évoluer vers l’hybride ou directement passer au full-flash ?

Alain Letecheur : «Nous traversons une phase de transition. Si, aujourd’hui, le full-flash tend à s’imposer rapidement, c’est davantage sous la pression des constructeurs. Ce sont eux, au travers des politiques tarifaires agressives, qui mettent tout en œuvre pour imposer le plus rapidement cette technologie. Pas les clients finaux. Au regard des infrastructures, d’ailleurs, le besoin n’est pas encore ressenti : dans la plupart des entreprises que nous suivons, on observe une moyenne de 70% d’utilisation d la capacité des disques et environ 25% de charge pour les contrôleurs… Le ‘push’ vient vraiment des constructeurs. Et ils ne manquent pas d’arguments ! Performance, fiabilité, faible consommation, font partie des avantages présentés.»

° Pour un mieux ?

«Le full-flash est une alternative, qui fait évidemment sens. Mais une alternative seulement… Différents arguments en faveur des infrastructures hyperconvergentes sont avancés. Ainsi, l’adoption de baies full-flash répond le plus souvent à la consolidation d’applications dans une infrastructure virtuelle qui modifie sensiblement le profil d’I/O, avec notamment des ratios de lecture/écriture de fichiers plus diversifiés et la multiplication de points sensibles au fil de son exploitation. Dans ce nouvel environnement, les baies full-flash sont plus adaptées et performantes que les disques classiques. De même, l’hyper-convergence, par son concept, garantit la récupération, la restauration et la protection des données en cas de perte ou d’altération des données -exigences fondamentales des départements informatiques.»

° Reste le coût : plus élevé…

«Plus élevé, sauf que le ROI du full-flash se révèle de plus en plus attractif. Une étude Wikibon démontre ainsi que ce stockage est déjà plus économique que le disque traditionnel dans la plupart des scénarios. Une baie full-flash est un moteur d’économies budgétaires qui impacte de nombreux domaines de l’éco-système IT. Maintenant que les entreprises externalisent de plus en plus leur data centre, le full-flash est également synonyme de surface au sol réduite, ce qui se traduit par des économies d’espace, mais aussi d’énergie. Enfin, les débits élevés et la faible latence de ces solutions peuvent aboutir à d’importantes économies de coûts de matériel au sein de toute l’entreprise.»

° Le full-flash signe donc la fin des systèmes de stockage externes ?

«De manière générale, oui. Les systèmes de stockage ‘traditionnels’ sont en voie de disparition du fait qu’ils ne vont plus pouvoir répondre aux besoins à venir. Dans ce contexte, l’infrastructure hyperconvergée fait désormais partie du mouvement de modernisation des datacenters d’aujourd’hui. Cette technologie hyperconverge toute l’infrastructure informatique sous l’hyperviseur et délivre les avantages attendus par les dirigeants et les départements informatiques : amélioration de l’efficacité opérationnelle, flexibilité et souplesse, réduction des risques, tout cela sans perturber les opérations de l’entreprise. L’hyperconvergence améliore l’efficacité des datacenters et réduit la complexité de la gestion en la centralisant, ce qui en fait une technologie très attrayante en comparaison de celle des systèmes de stockage externes.»

° Convergence ou hyperconvergence ?

«C’est toute la question ! Les différences d’architectures entre un système hyperconvergé et un système convergé ou intégré ne sont pas négligeables. Avec l’hyperconvergence, on va au-delà de l’intégration avec pré-paramétrage fait en usine. Pour nos propres besoins, chez Telindus, nous avons préféré miser sur la technologie convergée FlexPod de Cisco et NetApp, plus indépendante en termes d’accroissement des ressources et capacités. Pour rappel, le principe d’une infrastructure convergée consiste à organiser l’administration d’un data-centre autour d’une architecture validée et supportée par le(s) fournisseur(s) via un service de support unique. Rien n’empêche de faire évoluer le stockage indépendamment de la capacité de calcul. Et vice versa. C’est tout l’intérêt de la convergence ! Pour les solutions hyperconvergées, le but est de recourir à des ensembles matériels et logiciels préconfigurés et très concentrés dans un châssis unique, de façon à simplifier l’exploitation de l’ensemble, et en ayant à faire qu’à un seul interlocuteur

° L’hyperconvergence n’exclut donc pas la convergence ?

«Nullement. L’hyperconvergence repose sur des infrastructures dont l’architecture est centrée sur le logiciel et intègre dès l’origine les ressources de calcul, de stockage, de mise en réseau et de virtualisation, voire d’autres technologies avancées comme la sauvegarde en temps réel, l’auto-tiering, la compression ou la déduplication des données stockées. Ce qui veut dire, aussi, que le stockage doit être géré par un logiciel, tout comme les volets réseau, calcul et virtualisation. Ce qui signifie aussi que la granularité de croissance est fixe, elle se fait par adjonction d’une boîte complète -serveurs, stockage et réseau. Si vous souhaitiez uniquement accroitre votre capacité de stockage, il vous faut indirectement acquérir de la puissance de calcul. De même, s’il faut plus de puissance de calcul, vous aurez à acquérir plus de capacité de stockage… Il s’agit donc de parfaitement analyser les besoins, qui peuvent varier d’une activité à l’autre, mais aussi si l’on à faire fonctionner plusieurs applications avec des profils d’usage différents -forte consommation de CPU pour l’une, fort débit d’IOPS pour l’autre ou haute capacité de stockage pour la troisième… Ces tâches d’identification et d’évaluation font partie de nos compétences et sont proposées sous forme de services à nos clients. En résumé, il ne s’agit pas de considérer le full-flash et l’hyperconvergence comme des passages obligés. D’autres solutions alternatives existent qu’il s’agit d’analyser.»

 

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Full-flash et hyperconvergence ne sont pas des passages obligés
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Full-flash et hyperconvergence ne sont pas des passages obligés
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