«Ne soyons pas défensifs, ça ne sert à rien. C’est inévitable… et ça peut être mortel !» Le ton est donné. Pour Henri de Castries, Président-Directeur Général, AXA Group, la révolution technologique que nous vivons doit être comparée à celles de la Renaissance et à la révolution industrielle du 19ème siècle. Et pour lui, rappelle Yves Caseau, Head of Digital and Innovation, AXA Group, «le Big Data va redéfinir la mutualisation des risques.»

De toute évidence, poursuit-il, «l’impact des données sur le métier d’assureur nous oblige à une grande modestie car nous ne savons pas tout et donc il va nous falloir travailler différemment; c’est aussi une grande curiosité et nous devons nous y intéresser pour en bénéficier.»

Le big data va-t-il, en particulier, mettre fin à la mutualisation partant qu’il permet d’individualiser les risques à un niveau de pricing extrême ? Pour Yves Caseau, cette rengaine est fausse. «Il y aura une redéfinition de la mutualisation, oui. Mais faut-il aller plus loin ? Il y a des questions morales qui appellent des réponses pratiques. Avoir les données permet de mieux connaître les risques des clients mais ces mêmes éléments ‘mal utilisés’ peuvent faire l’objet de dérapages et mettre en cause la relation de confiance entre l’assureur et ses clients. Sommes-nous prêts à transmettre à d’autres les données de nos clients ? Voilà la vraie question.»

La grande priorité stratégique d’AXA pour l’évolution du groupe dans les dix ou vingt ans à venir n’est ni le développement de ses implantations géographiques, ni l’évolution de la réglementation financière. «Le sujet qui s’impose comme à tous les salariés tient en une question : saurons-nous vraiment utiliser de façon intelligente les opportunités de réinvention complète de nos business models que nous offre la technologie ?», poursuit Yves Caseau. Cette interrogation s’impose désormais comme une évidence pour l’ensemble des activités de services, mais aussi pour l’ensemble des activités manufacturières, si on prend en compte le potentiel de l’impression 3D.

De toute évidence, le big data va impacter de façon décisive la conception et la commercialisation des produits d’assurance. Traditionnellement, le métier de l’assureur a toujours été d’identifier les risques, de les comprendre puis de mettre un prix en face, essentiellement en accumulant des données et des historiques. Les assureurs sont d’ailleurs parmi les entreprises ayant le plus de données sur leurs clients, individus ou entreprises.

La révolution numérique ne tuera pas la mutualisation, au cœur du métier de l’assurance. Elle va simplement permettre de beaucoup mieux cerner la part de l’inconnu et de l’aléa dans les risques assurés. Ce qui veut dire, encore, que dans la prestation vendue aujourd’hui aux clients, quand les données recueillies sont imparfaites ou insuffisantes, ce sont eux qui paient cette part d’inconnu… Or, elle va devenir réductible grâce à l’accumulation de données supplémentaires. Ainsi, une fois réduite, AXA pourra proposer un meilleur produit à un meilleur prix.

«Toutefois, il restera toujours un risque, un aléa, nuance Yves Caseau. Ce qui veut dire, encore, que l’assurance et la mutualisation ne disparaîtront. Voilà pourquoi le big data est si important. Voilà pourquoi, aussi, nous devons manœuvrer à vitesse accélérée et pourquoi les progrès induits par ces technologies nouvelles importent bien davantage qu’un éventuel territoire géographique supplémentaire. Bien sûr, il faut en conquérir, mais ce n’est pas vraiment la bataille du moment. Le combat, aujourd’hui, c’est la transformation des business models.»

Qu’il s’agisse de distribution, de big data, d’internet des objets, d’utilisation de nouvelles plates-formes, de réseaux sociaux, AXA est sur tous les fronts. Développements spécifiques aux mobiles, quantified self, sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs -à commencer par les cadres dirigeants- aux enjeux du numérique, tout y passe pour réussir une transformation dont le groupe est persuadé qu’elle va modifier en profondeur ses business models. D’où la conception d’applications : Axa drive, My Axa, My Switch pour les moins de 30 ans spécialement dédiées aux smartphones. Tout a commencé en France, c’est opérationnel en Suisse. Et bientôt chez nous.

 

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GALA IT ONE 2015 - AXA se redéfinit
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Qu'il s'agisse de distribution, de big data, d'internet des objets, d'utilisation de nouvelles plates-formes, de réseaux sociaux, AXA est sur tous les fronts.
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