Le Web3 s’invite à ICT Spring

Juin 23, 2022 | Data Intelligence | 0 commentaires

Le Web3, invité vedette d’ICT Spring ! Le point sur un concept considéré tout à la fois comme un bouleversement majeur d’Internet… et une usine à arnaques.

Parmi les 100 principales préoccupations des professionnels de l’IT, le Web3 occupe la… 101ème place ! Qu’on ne s’y méprenne pas. Les blockchains, les NFT, les réseaux distribués, les cryptomonnaies et les concepts connexes sont importants. Mais pas le Web3, soulignent nombre d’analystes. Pourtant, le Web3 sera au cœur de bien des discussions durant la prochaine édition d’ICT Spring, les 30 juin et 1er juillet prochains.

Bouleversement majeur d’Internet… ou usine à arnaques ? La question divise. Gartner se veut prudent. Dans son rapport du 3 février 2002, le cabinet avance prudemment que « le Web3 complète le Web 2.0 et remédie [rait] aux conséquences négatives de la centralisation du Web 2.0 », tout en précisant que « le Web 2.0 conserve des avantages en termes d’échelle, de service aux clients et de protection des clients ». Prudence, donc. Et d’ajouter : « les entreprises continueront à utiliser le Web 2.0 pour la plupart des applications jusqu’en 2030. Au cours de cette période, elles n’utiliseront le Web3 que pour les applications qui bénéficient des nouveaux modèles économiques basés sur la blockchain. »

Crise d’identité

Pour Elon Musk, « le Web3 relève davantage du marketing que de la réalité. » Marketing, car certains observateurs font remarquer que nombre d’acteurs impliqués dans le Web3 sont les mêmes que ceux qui ont contribué à bâtir l’Internet actuel, pourtant décrié. A commencer par Marc Andreeseen, cofondateur d’Andreeseen Horowitz, qui a, par le passé, investi dans des entreprises comme Facebook, Instagram, Pinterest ou encore Twitter. S’impliquer autant dans le Web3 serait, pour eux, surtout une manière de résoudre une certaine crise d’identité et de continuer à se montrer innovant.

A cela s’ajoute le fait que l’idéal décentralisé au cœur du Web3 reste, par certains aspects, en trompe-l’œil, puisque des projets estampillés comme tels appartiennent parfois aux mêmes acteurs… Trompe-l’œil et zones d’ombres. C’est d’ailleurs une critique régulièrement émise concernant les blockchains, les cryptomonnaies et le Web3 en général : comprendre leur fonctionnement et apprendre à s’en servir n’est aujourd’hui pas à la portée de tous. « Les technologies comme Ethereum ont été construites avec beaucoup des mêmes pièges implicites que le Web1, remarque ainsi Moxie Marlinspike, le fondateur de la messagerie cryptée Signal. Pour rendre ces technologies accessibles, l’espace est en train de se consolider autour… de plates-formes. »

Un Web sémantique

Si la pression est palpable, les enjeux ne le sont pas moins. L’évolution d’un Web sémantique a du sens lorsque l’on regarde l’histoire d’Internet. Les données ont d’abord été présentées de manière statique aux utilisateurs. Ensuite, les utilisateurs ont pu interagir de manière dynamique avec ces données. Désormais, les algorithmes utiliseront toutes ces données pour améliorer l’expérience utilisateur et rendre le Web plus personnalisé et familier. Il suffit de regarder YouTube ou Netflix pour se rendre compte de la puissance des algorithmes et des améliorations qu’ils ont déjà apportées.

Le Web3, même s’il n’est pas encore totalement défini, peut s’appuyer sur des technologies P2P (Peer-2-Peer) comme la blockchain, les logiciels libres, la réalité virtuelle, l’IoT, etc. Le Web3 vise également à rendre Internet plus ouvert et décentralisé. Dans le cadre actuel, les utilisateurs s’appuient sur des opérateurs réseau et cellulaires qui accèdent à leurs données et informations personnelles. Avec l’avènement des technologies de registre distribué, cela peut bientôt changer. Les utilisateurs pourraient donc reprendre possession de leurs données. Et c’est cela, précisément, qui dérange.

Blockchain et intelligence artificielle

La blockchain offre un système éprouvé pour atteindre nombre de ces objectifs. Le pouvoir pour quiconque de « tokéniser » des actifs, de mettre des informations sur une blockchain et de créer une identité numérique constitue une grande innovation.

Autre support de cette révolution, l’intelligence artificielle : la clé pour transformer le contenu créé par l’homme en données lisibles par machine. Nous connaissons déjà les robots de service client, mais ce n’est que le début. L’IA peut nous présenter des données et les trier, ce qui en fait un outil polyvalent pour le Web3. Mieux : l’IA apprendra et s’améliorera d’elle-même, réduisant ainsi le travail nécessaire au développement humain à l’avenir.