«Le Luxembourg a tous les atouts pour faire un mariage parfait entre finance et technologie», annonce tout de go Pascal Denis, Partner, KPMG. Mais les FinTechs sont aussi une plate-forme qui fĂ©dĂšre les forces vives du pays au sein d’un Ă©cosystĂšme comprenant des entreprises traditionnelles et novatrices de tous les segments de l’économie grand-ducale -une dĂ©marche horizontale et verticale oĂč chacun participe via des clusters dĂ©diĂ©s.

Et Pascal Denis d’enchaĂźner en relevant que gĂ©ographiquement et technologiquement au cƓur de l’Europe, le Luxembourg vĂ©hicule une rĂ©putation de stabilitĂ©, de sĂ©curitĂ© et de fiscalitĂ© Ă©quilibrĂ©e. Qu’il est ainsi au centre de la technologie orientĂ©e business. Et que ses rĂ©gulations futures permettront d’aller toujours plus loin dans la modernitĂ© des affaires.

Ancien entrepreneur FinTechs, aujourd’hui consultant chez KPMG, Alexandre Rochegude a profitĂ© de l’évĂ©nement pour lever le voile sur The Khube, guichet unique en devenir ou one stop shop pour les entrepreneurs. «The Khube identifie et travaille avec les entreprises les plus innovatrices pour les aider Ă  embrayer au plus vite avec le succĂšs». Trois volets dĂ©clinent l’initiative : RUN oĂč l’on trouve tous les supports pour avancer Ă  pas de gĂ©ant dans l’innovation, FUND solution Ă  la levĂ©e des capitaux utiles Ă  l’aventure novatrice et GROW, levier pour la commercialisation de l’innovation et moyen de rencontrer les bons partenaires pour croĂźtre et dĂ©nicher les meilleurs marchĂ©s.

«NumĂ©risation signifie flux sans accroc Ă  travers la planĂšte. Avec les FinTechs, Luxembourgeois et Hollandais ont lancĂ© un mouvement qui ne s’arrĂȘte plus aux deux pays», souligne Don Giset, Founder, Holland Fintech. Avancer en respectant les cadres lĂ©gaux n’est pas simple lorsqu’on sait Ă  quelle vitesse Ă©voluent les technologies et leurs applications souvent insoupçonnĂ©es. Les fintech apportent ici du concret par ses innovations. Le big data, au-delĂ  des questions lĂ©gales, booste lui aussi le business.

Easy to Grap est une invitation Ă  l’innovation Ă  laquelle le Luxembourg apporte beaucoup de choses par ses savoirs, ses expĂ©riences et les dĂ©veloppements qu’il a dans ses cartons. Londres et Singapour sont des portes ouvertes au progrĂšs. Une maniĂšre pour l’orateur de mettre en garde le Luxembourg face Ă  une concurrence entre des places toujours plus impitoyable. Pour lui, la rupture doit (r)Ă©veiller, car elle met la pression. Diriger une entreprise en sortant un mobile de sa poche bouleverse les usages, impose de nouvelles habitudes de gestion. Dans Bitcoin, il y «bit», mais aussi «coin» et l’addition des deux signifie de nouvelles pratiques et de nouvelles opportunitĂ©s.

Jean-Claude Quintart

 

Il y a des poches d’innovation qui font peur aux banques…

«Les tsunamis financiers ont poussĂ© les lĂ©gislations et la prĂ©occupation premiĂšre du secteur a Ă©tĂ©, ses derniĂšres annĂ©es, de s’acquitter des derniĂšres rĂšgles au travers d’investissements lĂ©gaux. Mais dĂ©sormais, ces freins Ă  l’innovation sont levĂ©s et les investissements retournent enfin vers l’innovation», annonce Nicolas Mackel, CEO, Luxembourg for Finance.

Suite Ă  la crise de 2008 et dans le but de protĂ©ger les consommateurs, les rĂ©gulateurs ont instaurĂ© de nouvelles rĂ©glementations ainsi que des barriĂšres aux nouveaux entrants dans le secteur financier. Ils ont aussi restreint l’accĂšs Ă  certains produits. Ces dĂ©veloppements, combinĂ©s au dĂ©senchantement des clients vis-Ă -vis de leur banquier, ont provoquĂ©, essentiellement dans les pays anglo-saxons, le dĂ©ploiement d’une nouvelle offre de services parallĂšle largement supportĂ©e par le dĂ©veloppement des nouvelles technologies. Cette offre soutenue par les FinTechs mĂšnera au dĂ©mantĂšlement du secteur financier s’il n’y participe pas de façon proactive… car son offre est obsolĂšte.

«Il y a des poches d’innovation qui font peur aux banques, observe Fabian Vandenreydt, Head of Markets management chez Innotribe et The Swift Institute. Le bitcoin et, plus largement, les monnaies virtuelles sont craints. Il y a aussi les nouveautĂ©s en matiĂšre d’accĂšs aux capitaux : le crowdfunding ou le crowdlending. Nous dĂ©celons aussi un danger au niveau de l’obsolescence des infrastructures. Pour beaucoup d’entre elles, un renouvellement des infrastructures de back-office est Ă  envisager. Il va falloir offrir un service de qualitĂ© sans devoir tout reconstruire. Alors, vont-elles outsourcer cet aspect de leur activité ?»

Dans le domaine des paiements Ă  l’étranger, les banques sont encore chĂšres et manquent de transparence. Il y a beaucoup de choses qui bougent dans les transferts transfrontaliers avec l’émergence d’offres plus simples et moins coĂ»teuses. Ces sociĂ©tĂ©s qui attaquent le secteur financier ne sont pas issues du secteur et ça c’est assez nouveau.

PrĂȘts, paiements, investissements, e-commerce, etc. sont les axes auxquels s’attaque la tribu innovante. Son principe d’action est l’effet Medicis, banquiers de la Renaissance, selon lequel les meilleures innovations se produisent Ă  la croisĂ©e de diffĂ©rentes cultures, diffĂ©rents domaines, etc. D’oĂč le conseil de Fabian Vandenreydt : «Mettez l’innovation au carrefour de votre Ă©cosystĂšme !»

Pour Tony Fish, co-founder de FabLab London et Partner de SBT Venture Capital, «investir, c’est lever des fonds en vue de concrĂ©tiser une idĂ©e». Comme de nos jours, les bonnes idĂ©es ne manquent, on imagine aisĂ©ment le dilemme des investisseurs.  Grandir dans un marchĂ© de plusieurs millions de clients n’est pas simple. Sortir au bon moment de l’affaire, lorsque se bousculent les acheteurs, est compliquĂ©…»

 

 

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ICT SPRING 2015 - Le moteur des FinTechs
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