L’hyperconnexion augmente les tensions

Sep 10, 2019 | Workplace | 0 commentaires

Gare à l’hyperconnexion ! Plus on a de relations digitales dans une chaîne de valeur, plus on a besoin de se voir. La seule façon de réduire les tensions.

L’hyperconnexion menace. Plus les managers communiquent virtuellement, plus ils disent avoir souvent des tensions avec leurs collègues, selon le sixième baromètre Paris Workplace, réalisé en partenariat avec l’Ifop pour SFL et intitulé «Et si on se parlait ?»

Avec l’avènement des nouvelles technologies, les échanges par mails et par messagerie instantanée sont devenus la norme et les destinataires se sont multipliés. Plus d’un manager sur cinq indique échanger chaque jour avec plus de 20 personnes via ces canaux, soit deux fois plus que les autres salariés. Et plus ils communiquent virtuellement, plus ils sont en tension avec leurs collègues : 40 % quand ils échangent avec plus de 20 personnes par jour, contre seulement 10 % entre 11 et 20 personnes par jour.

Sous tension, donc. Mais pas seulement. Six salariés sur dix affirment qu’il leur arrive de se sentir isolés au sein de leur entreprise, voire «souvent» isolé pour 25 % d’entre eux. L’isolement, le mal du siècle ? «Plus on a de relations digitales dans une chaîne de valeur, plus on a besoin de se voir !», assure le sociologie Dominique Bouiller

Qui dit isolement dit ennui… et peur

Conséquence directe de cette solitude, un plus grand stress et une moindre performance. Les salariés les plus isolés se donnent une note de performance de 6,9 sur 10 contre 8,4 pour les non isolés… Ce sentiment de solitude est aussi très présent chez les télétravailleurs. Selon l’étude, le télétravail multiplie par deux le sentiment d’isolement. Ce qui a, là aussi, des conséquences très concrètes : les télétravailleurs sont 1,5 fois plus nombreux à se dire souvent stressés, deux fois plus à estimer s’ennuyer souvent et trois fois plus à craindre souvent d’être licenciés.

L’hyperconnexion influe aussi, d’une manière générale, sur la concentration et le moral. Qui dit isolement dit ennui. Mais aussi peur. En l’occurrence, la peur d’être licencié. Pour la moitié des managers interrogés, «les gens ne prennent plus le temps de se parler» dans leur entreprise…

Le temps d’attention à chacun se réduit

On entre dans l’ère de la multimodalité, analyse Dominique Bouiller. «L’Histoire démontre qu’un nouveau moyen de communication ne remplace pas les plus anciens. Ils s’additionnent… Tout cela s’entremêle et se complexifie avec plusieurs conséquences très concrètes. La première, le multitasking : le temps d’attention à chacun se réduit mais, surtout, on gère différemment ses relations. En fonction du canal de communication employé, on ne répondra pas avec le même délai»

Deuxième conséquence : les lieux commandent l’efficacité. «Paradoxalement, les télécommunications ne font pas baisser les relations en face à face, elles les appellent. Plus on a de relations digitales entre les éléments d’une chaîne de valeur, plus les gens ont besoin de se voir et de se regrouper.» Le lieu physique de travail a donc encore un bel avenir devant lui.

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