Télétravail : futur sujet de tension sociale
80 % des dirigeants des grandes entreprises se disent prêts à pérenniser le télétravail… contre 23 % dans les PME. Un vrai clivage qui aura des répercussions sur le recrutement.
L’attitude des chefs d’entreprise vis-à-vis du télétravail est corrélée à la taille de l’entreprise. Une observation qui n’est pas sans conséquences, selon L’Exploratoire Sopra Steria Next.
Le monde de l’entreprise est littéralement coupé en deux : 80 % des patrons de grandes entreprises de plus de 1.000 salariés sont prêts à ce que le télétravail entre durablement dans les mœurs. Mais 77% des patrons de PME de 20 à 99 salariés ne veulent pas faire télétravailler leurs salariés.
Ce n’est pas un clivage, c’est un fossé !
Et c’est inquiétant. Car en sortie de crise, dans quelques mois, coexisteront en quelque sorte un “monde d’après” et un “monde d’avant”. Les écarts se creuseront entre les entreprises, mais aussi entre les salariés. Entre ceux qui appartiennent à un grand groupe, qui ont pu télétravailler pendant la crise, qui en ont pris l’habitude, qui disposent des infrastructures et des outils numériques pour le faire. Et ceux qui, peut-être, aimeraient bien bénéficier des mêmes souplesses, mais ne pourront pas
Si cette année de COVID a accéléré la digitalisation des entreprises, celle-ci est très inégale en fonction de leur taille. Il y aura des “gagnants” de la pandémie qui auront gagné un environnement de travail plus attractif… et les autres. De là, une ligne de fracture au sein du monde du travail.
Le télétravail, élément de rétention des talents
Comme les salariés sont très majoritairement demandeurs de télétravail, ils iront plus facilement vers des entreprises qui ont mis en place des accords favorables, du type deux jours, voire deux jours et demi par semaine. Ce sera aussi un élément de rétention des talents. Et cela va encore creuser l’écart avec les entreprises les plus frileuses sur le sujet.
Cette étude est révélatrice. Le télétravail est d’abord une affaire de grandes entreprises. Autrement dit, cette nouvelle organisation du travail mettra beaucoup de temps à se diffuser à l’ensemble du monde économique. Au fond, pour beaucoup de salariés, le “monde d’après” ne sera pas très différent du monde d’avant.